Dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art 2022 avec le lycée Marie-Antoinette-Riess de Mazamet (Tarn)
Étudiants en 1° année / BMA Ferronnerie d’Art

LA FORMATION

Le ferronnier d’art intervient aussi bien en restauration et réalisation d’ouvrages traditionnels que sur des conceptions de réalisations contemporaines. Il exerce dans les secteurs du bâtiment, de l’ameublement et de la décoration, de la métallerie artistique ou de la conservation du patrimoine. Il travaille comme artisan ou comme salarié dans une TPE ou PME. Il prend en charge tout ou partie des ouvrages : fabrication, finition et pose sur site. Ce technicien travaille les métaux ferreux ou non ferreux, à chaud ou à froid. Lors de la fabrication, il s’appuie sur des dessins techniques, des logiciels de construction et de représentation 2D-3D et sur des gabarits de montage.
Le Brevet des Métiers d’Art (BMA) se prépare en 2 ans après un CAP des métiers d’art, principalement par l’apprentissage. Il forme des spécialistes en conception, réparation d’objets d’art, fabrication en petite série ou à l’unité. Le titulaire du BMA est capable de proposer lui-même des solutions techniques face à un cahier des charges et d’adapter ses outils à la réalisation d’un projet. Il possède une connaissance poussée de l’histoire de la ferronnerie et de l’histoire des arts. Il est capable d’identifier des caractéristiques propres à un style ou à un courant artistique et d’établir des relations entre les métiers d’art et les différents domaines du design et les différents champs de la création.
Le BMA permet aussi la poursuite d’études en DMA (diplôme des métiers d’art) ou en DN MADE (diplôme national des métiers d’art et du design).

LE PROJET

Les étudiants du Brevet des Métiers d’Art ont choisi de réaliser leur « chef d’œuvre » de fin d’études d’après la collection du musée. Il s’agira d’une  œuvre collective à laquelle chacun apportera sa personnalité et ses compétences.

Objectifs :

  • Mettre en valeur le métier de ferronnier d’art
  • Montrer aux étudiants, futurs professionnels, que le musée reste pour eux un lieu-ressource, ouvert à l’expression de leur créativité

– Avec le Service des publics du Musée des Arts-Précieux-Paul-Dupuy, les étudiants en CAP des métiers d’art travaillent également à la conception d’outils de médiation pour présenter aux visiteurs les techniques de travail du fer : les étudiants ont réalisé des modèles montrant les étapes de travail pour réaliser un motif forgé.

PRÉSENTATION DES TRAVAUX

Le projet est jalonné de plusieurs étapes, en concertation avec le service des publics du musée. Il mûrit ainsi sur les 2 années de formation des étudiants qui présentent ici les épures, dessins à partir desquels seront positionnés les éléments de fer forgé. Le motif correspond donc au rendu final et tient compte des contraintes matérielles et techniques.

 

 

 

 
  • Projet de Logan Doinel/ Tête de Bouddha (Thaïlande / inv 93.1.1)

« Ce panneau est constitué d’une tôle d’acier d’épaisseur de 5 mm faisant 1000 mm sur 600 mm. Le visage sera découpé au plasma1. Le jet de plasma est généré par l’arc électrique qui s’établit entre une électrode intérieure à la torche de coupage et la pièce. Le mélange gazeux ionisé à la sortie de la tuyère forme le plasma. Le pouvoir calorifique du jet (température d’environ 18 000 °C) provoque une fusion quasi instantanée du métal qui se propage dans toute l’épaisseur de la pièce. Le découpage plasma permet la découpe de tôles en métal sur des épaisseurs de 0 à 160 mm avec une précision de plus ou moins 0,2 mm. permettant des cotes précises et un  visage aux contours nets, pour un plein/vide réussi. Ensuite le visage sera retiré de la tôle pour nous permettre de réaliser au mieux les différents traits du visage pour un formage à chaud2 (cf échantillons de textures ). Pour finir, selon la méthode d’assemblage choisie, le visage sera ressoudé de manière à être pivotant ou non. L’assemblage final des trois panneaux entre eux sera décidé en concertation finale avec le musée, en fonction de l’espace et de l’emplacement choisi. »

Notes :
1. Le jet de plasma est généré par l’arc électrique qui s’établit entre une électrode intérieure à la torche de coupage et la pièce. Le mélange gazeux ionisé à la sortie de la tuyère forme le plasma. Le pouvoir calorifique du jet (température d’environ 18 000 °C) provoque une fusion quasi instantanée du métal qui se propage dans toute l’épaisseur de la pièce. Le découpage plasma permet la découpe de tôles en métal sur des épaisseurs de 0 à 160 mm avec une précision de plus ou moins 0,2 mm.
2. Procédé technique qui vise à déformer la matière métallique après chauffe entre 1350 et 1400 degrés pour obtenir la mise en forme désirée.

 

  • Projet d’Alexandre Guipouy/ Vishnu en Vamana (Inde / inv 72.2.1)

« Dans cette réinterprétation de bas-relief, j’ai choisi de conserver la forme et le contour simplifié de la statue. Le panneau est découpé dans une tôle d’acier de 5 mm d’épaisseur. Il mesure 1OOO mm sur 600 mm de largeur. Une découpe au plasma est envisagée pour plus de netteté. La forme apparaît en négatif/ positif. Le personnage sera tourné et texturé à chaud3. L’œil restitue la partie de gauche manquante. »

Note :

3Tournage à chaud : action de tourner le métal en effectuant une vrille à 180 degrés quand il est encore chaud.
Texturage à chaud : procédé technique qui vise à texturer la surface du métal après une chauffe par martelage. Le texturage peut être obtenu également par compression dans une presse hydraulique de manière la plus courante.

  • Projet de Martin Jadaud/ Prajnâparâmitâ (Cambodge / inv 69.3.3)

« J’ai choisi de redessiner cette statue pour en faire un jeu de plein-vide en découpe plasma. Je trouve que cela donne un autre relief à la statue en mettant en valeur ces contours. De plus la simplification des traits va me permettre de mettre en valeur le texturage de la tôle et sa finition. Le tout est réalisé dans une plaque en tôle de 600 mm de large sur 1000 mm de hauteur. »

Propositions d’assemblage