Tara

Numéro d’inventaire : 69.3.3 (don de l’Ecole Française d’Extrême Orient)
Date de création : 4e quart du XIIe siècle
Lieu de création : Angkor, Empire Khmer (Cambodge)
Matière et technique : Grès sculpté
Dimensions (H x L x P) : 75 x 19,5 x 10 cm

Sous le règne de Jayavarman VII, qui s’appuie sur le bouddhisme mahayana, la statuaire du style du Bayon – en référence au temple construit au centre d’Angkor Thom – échappe à une froideur imposée par la frontalité et l’hiératisme de l’art angkorien. Les visages aux yeux clos et au sourire bienveillant expriment l’essence même de la grande dévotion bouddhique. A cette époque, le bouddhisme mahayama fait une place très importante aux bodhisattva Lokesvara et Prajnaparamita. Le Preah Khan édifié au nord d’Angkor en 1191 est consacré au culte du père du roi associé et même fusionné au bodhisattva Lokesvara qui trône entouré de 282 divinités du panthéon bouddhique. La statue conservée au musée Georges-Labit provenant de ce temple, est difficilement identifiable en l’absence de bras. Il pourrait s’agir de Pajnaparamita dont les mains tendues auraient tenu un livre ou de Tara dont les bras repliés aux mains tenant un lotus auraient marqué la grande dévotion. Toutes deux abritent dans leur cache-chignon le Jina Amitabha. Les fleurettes ornant la jupe retenue à la taille par une ceinture orfévrée apparaissent dans les premiers bas-reliefs d’Angkor Vat et le pan libre qui se replie sur lui-même et s’allonge en pointe permet de dater cette sculpture du début du style du Bayon (fin XIIe siècle).

(d’après Violette Fris-Larrouy, Les collections du musée Georges-Labit, 1997)

Prajnaparamita ou Tara